Je suis venue ici pour me cacher

Exposition


— Du 30 avril au 13 mai 2019



La Galerie 24b. accueille l'exposition "Je suis venue ici pour me cacher"

sur une idée de Michel Brière

Exposition de l'ABA

Avec les oeuvres de
Claude Lévêque

et

Marius Buet, Antoine Duchenet, Thimotée Dufresne, Jean-Marc Forax, Anna Oarda

Du 4 au 11 mai 2019
Vernissage le vendredi 3 mai à partir de 18h


Je suis venue ici pour me cacher

Embrasser l’aube.




En 1864, Bernadette Soubirous, celle à qui la Vierge Marie est apparue à Lourdes, choisit de se retirer. En 1866, elle entre chez les Visitandines de Nevers. À plusieurs reprises, elle répètera « Je suis venue ici pour me cacher ». Celle qui a vu ne veut plus être vue.

Claude Lévêque, natif de Nevers, publie en 2011 : Nevers let love in, un bouleversant poème d’images et de textes. En 2013, il s’approprie la phrase de Bernadette. Ecrite de la main d’un jeune, il la fait réaliser en néon. Au printemps 2019, il accepte d’accompagner l’exposition de ABA qui reprend la phrase de Bernadette pour titre. Il y expose son néon qui offre un bouquet de possibles, intimes, ambigus, paradoxaux.

Nous en recueillons principalement la dimension critique : j’aime y trouver écho à une interrogation vitale pour l’art. En s’exposant, brutalement comme une pub ou une enseigne, l’œuvre d’art à la fois s’exhibe et se cache. D’abord, ici, littéralement, au fond des splendides sous-sols de la galerie 24b, cryptes, salles du trésor, caves, tombeaux ou chambres des secrets.

Phusis kruptesthai philei écrivait Héraclite d’Ephèse, dit « l’Obscur », cinq siècles avant notre ère : la nature des choses tend à se cacher, « à se crypter » pourrait-on dire pour coller au grec. Sagesses et religions du monde ont exploré à leur manière cet inépuisable oxymore de l’apparaître. Pendant que les œuvres d’art parcouraient l’éventail des occultations plus ou moins ésotériques. Des peintures rupestres enfouies dans des recoins mal accessibles au minimalisme américain s’abritant sous la phrase de Frank Stella : « ce que vous voyez c’est ce que vous voyez ». En passant par l’humanisme cultivé de la Renaissance. D’un côté, le sens caché réservé aux savants, aux intimes ou aux initiés ; de l’autre, un refus catégorique de tout arrière-monde, la tautologie élevée au rang d’art.

ABA, l’aumônerie des Beaux-arts et des jeunes artistes propose les travaux de : Anna Oarda, Marius Buet et Antoine Duchenet, déjà diplômé de l’ESAM à Caen, et de, Timothée Dufresne et Jean-Marc Forax, diplômés des Beaux-arts de Paris Nous avons invité June Balthazard, Anne-Charlotte Finel, Erwan Isle de Beauchaine et Armand Morin, membres ou ‘‘compagnons de route’’ de l’aumônerie. Ils présentent chacun une vidéo d’une dizaine de minutes. Et Anne Brégeaut qui a répondu avec joie à la demande d’une de ses œuvres, in extremis, et l’a installée elle-même le jour du vernissage. Miracle de l’enthousiasme et de l’amitié ! Tous livrent un moment spécifique de leurs recherches personnelles. Mais un artiste authentique n’est-il pas un éternel débutant ?

Un très grand merci à Claude Lévêque pour son accompagnement fidèle et généreux, aux artistes invités et à Emmanuel Bouvet qui a mis la galerie 24b à notre disposition.

Qui fait la vérité vient à la lumière. (Jn.3,21) Les spectateurs que nous sommes n’ont plus qu’à s’imprégner des œuvres elles-mêmes. Les respecter donne quelque chance d’allier pensée et parole sensées – logos - à leur réalité – phusis. « Nous faisons maintenant une question de décence de ne pas vouloir tout voir nu, de ne pas assister à tout, de ne pas chercher à tout comprendre et tout savoir » (F. Nietzsche, Avant-propos, Le Gai savoir). L’art nous apprend à embrasser l’aube « avec ses voiles amassés » pour sentir « un peu son immense corps » (A. Rimbaud, Aube). L’art authentique, quel qu’il soit, « est une sorte d’appel au Mystère » comme l’écrivait Jean-Paul II aux artistes.  Un appel à sentir « l’immense corps » du Mystère qui vient. Pour oser espérer encore. Le jour vient, sensible par instants de grâce et d’apocalypse. « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu » (Mt.10,26).

Michel Brière
aumônier des Beaux-arts








Claude Lévêque
Je suis venu ici pour me cacher, 2013, Néon blanc, Écriture Romaric Étienne, 18 x 144 cm.
Photo Fabrice Seixas, © ADAGP Claude Lévêque. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris



Artistes:


Marius Buet

Né à Suresnes en 1995, il vit et travaille à Paris. Après des études de lettres, il entre en 2016 à l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris où il étudie actuellement. Il dessine, au sein de l’atelier Joann Sfar, plusieurs histoires courtes en bande-dessinée qu’il expose, et il s’initie à la peinture. En 2019 il participe à l’exposition « Stories !» à la Fondation des Etats-Unis en tant qu’artiste résident.

Antoine Duchenet

Né à Caen en 1995, il vit et travaille à Caen/Paris. Diplômé de l’École Supérieure des Arts & Médias de Caen. En 2019 il participe à l’exposition Plastic love au 59 rue de Rivoli, il a assuré le commissariat de l’exposition Hanging Gardens de Jason Stopa à l’Atelier W (Pantin). Actuellement étudiant en 4ème année à l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris dans l'atelier Janssens.

Timothée Dufresne

Né à Paris en 1988, vit et travaille à Aubervilliers/Paris. Diplômé de l’ENSAAMA Olivier de Serres et de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, il utilise différents médiums sans désir de spécialisation. A l’image d’un énoncé de Robert Filliou, il aimerait être « Un bon à rien, bon à tout ».

Jean-Marc Forax

Né en 1984, Jean-Marc Forax à obtenu le DNSAP diplôme de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris ainsi qu'une licence LLCE de japonais à Paris 7. Vit et travaille en banlieue à Villiers-sur-Marne. Co-fondateur des Soirées dessinées, performances dessinées au Centre Pompidou, Musée d’Orsay, musée du Luxembourg... Edition : Jizos, 2012 ; Splendeur et décadence de la vie de Jean-Marc Forax, 2018

Anna Oarda

Née en 1997 en France, vit et travaille à Paris. Après une licence d’histoire de l’art et une prépa littéraire, Anna est à l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en deuxième année dans l’atelier Alberola.



Artistes invités

Anne Brégeaut , représentée par la galerie Eva Hober
https://www.annebregeaut.com

Lézarde, 2001, sérigraphie sur vinyle adhésif autocollant, dimensions variables.





PROGRAMMATION VIDEO

June Balthazard

Née en 1991 en France, June Balthazard étudie à la HEAD de Genève dans le département Cinéma/Cinéma du réel, puis au Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains. Son travail a été montré dans des festivals internationaux tels que Visions du réel en Suisse, les RIDM au Canada, Go Short aux Pays-Bas, le Festival du film de Hong Kong en Chine ou le Festival de Clermont-Ferrand en France.

Anne-Charlotte Finel

Née en 1986 à Paris, Anne-Charlotte Finel vit et travaille à Paris.

Représentée par la galerie Jousse Entreprise. Expositions personnelles : rentrée 2020 : FRAC Aquitaine, Bordeaux ; janvier 2020 : The Chimney NYC, États-Unis ; 6 juillet au 22 septembre 2019 : Centre d’art Le Lait, Albi. 2018 : Zarya, Les Ateliers Vortex, Dijon ; Cargo de nuit, tournée d’expositions, Institut Français de Saint-Pétersbourg (Mourmansk, Kazan, Vladivostok, Saratov, Kaliningrad), Russie ; Alors fous-moi la paix avec tes paysages ! Parle-moi des sous-sols ! commissariat Chloé Fricout, galerie Jousse Entreprise, Paris. 2017 : Eclaireur, Galerie Edouard Manet, commissariat Lionel Balouin, Gennevilliers.

Erwan Isle de Beauchaine

Né en 1987 à Dinan, Erwan Isle de Beauchaine alias Airwan Isle Groove vit et travaille à Paris.

Diplômé de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2017, son travail prend pour point de départ la ligne et le tracé. Ses dessins sur table répertorient une série de symboles issus de son espace mental ; ce « chez soi » du signe constitue un glossaire quotidien qui se répète et évolue sans cesse. De là, les formes en formation se consolident pour franchir le seuil de l’intime vers l’espace public. Une publication papier verra le jour à la rentrée 2019.

Armand Morin

Né à Nevers (France) en 1984, Armand Morin vit et travaille à Bruxelles.

Diplômé des Beaux-Arts de Nantes en 2007 et du Fresnoy en 2012. Son travail s'approprie les diverses formes générées par le monde des loisirs, liées aux paysages, leurs histoires et leur devenir. Ses recherches l'amènent à tourner des vidéos, notamment aux États-Unis comme Opa-Locka will be beautiful en 2011 ou the Promised Lawn en 2014, des sculptures inspirées des dioramas ( Panorama 14 au Palais de Tokyo en 2017), des installations qui mettent en scène les projects spaces qui les accueillent comme La terre vue du ciel en 2014, On top of the Lake en 2015 ou Le Grand Théâtre en 2016 ; ainsi que des performances comme La Dérives des documents au Centre Pompidou en 2014 ou Les effets spéciaux à la fondation Ricard en 2015.