DUO #3 Olivier Mosset / Thibault Lucas

Exposition 


Une proposition de Michel Brière

Vernissage mardi 31 mai à partir de 18h
Performance à 18h30

Exposition jusqu'au 5 juin

       

Quelques oeuvres exposées:





A gauche: Thibault Lucas, 18m42, 2022, sculpture, cerclage d'arbre en béton

A droite: Olivier Mosset, Sans titre (détail), 2011, sérigraphie




Olivier Mosset, Sans titre, 2011, Huit sérigraphies n°7/12, Sérigraphie Uldry, Kunsthalle de Bern





Thibaut Lucas, Les Cartes Postales, 2022  





Thibault Lucas, Retable (détail), 2021, vidéo






Dès les vitrines, Thibault Lucas invite à franchir la mince paroi qui sépare le quotidien urbain d’une rue parisienne et l’un des jardins de l’art : une galerie. Par la porte située entre les reflets et la transparence, nous entrons dans le translucide. De l’autre côté du miroir, s’ouvre un espace-temps autre, celui de la poésie. Celui de l’art. Grâce à un point de vue singulier, une vitrine devient un triptyque, l’effet miroir le révélateur d’une création, et le banal exceptionnel. Nous en aurons le développement dans la vidéo à laquelle aboutit le parcours de cette exposition.

Les photographies sérigraphiées d’Olivier Mosset face à nous verticalisent le plafond de sa chambre d’enfant peint en grisaille de scènes bibliques et religieuses. Il n’en profitait qu’en position allongée, disposé à la rêverie précédant le sommeil. Ce basculement décale et altère le regard. Par le biais d’une image mémorielle qui s’est appropriée une peinture ancienne, le souvenir se fait œuvre contemporaine du visiteur. Ces images originelles ont-elles eu un quelconque pouvoir sur la créativité de leur familier ? Thibault Lucas, lui, donne pour fil conducteur, à hauteur d’un regard d’enfant, ses propres images : les cartes postales que sa maman se faisait un devoir de lui envoyer régulièrement en pension. Il y décèle un paradoxe fondateur de ce qu’il est devenu.

Non sans cauchemars. Non sans blessures. Les pierres, le béton, la dureté des réalités fracassent volontiers l’intimité précieuse qu’évoque la table de nuit. Nous voici de retour à la chambre d’enfant. Celle de Thibault Lucas comme celle d’Olivier Mosset.

La rencontre entre Thibault Lucas et l’œuvre d’Olivier Mosset expose et invite à éprouver un regard « de passage », un regard décalé, « habitant la terre en poète ».

Michel Brière